mercredi 5 octobre 2011

Au Revoir le Kyrghystan

Cela fait maintenant 1 mois que nous sommes partis du Canada, et nous ne nous sommes pas ennuyés une seconde. Le 29 septembre, nous prenions la direction de la frontière que Kazakhstan pour boucler nos 23 jours au Kyrghystan.

Ce retour fut épique. Mais avant de vous raconter notre épopée, voici quelques épisodes des découvertes de ce magnifiques pays.

Bishkek, début Septembre, on trouve la capitale du kyrghyz calme, agréable, prenant un côté exotique - voire mystique - avec le chant des mosquées le soir et au petit matin. On y constate tout de même un « beau » smog jaune sûrement dû au centrale au charbon, et des routes et monuments soviétiques peu entretenus.
Nous flânons dans les parcs, et nous osons même une partie de ping-pong au milieu de plusieurs tables occupées par des jeunes kyrghyz. Une très belle expérience !
PS...Il faudrait instaurer ce genre d’activité au parc Lafontaine en plus de la pétanque J
Lorsque nous revenons dans cette capitale mi-septembre, l’atmosphère a changé : vibrante, encombrée de véhicules et de klaxons: les jeunes ont repris l’école et l’université, les travailleurs sont de retour remplissant largement les autobus.

Enfin, nous avons connu Osh Bazar (le marché centrale de Bishkek) avec ces couleurs, ces odeurs, mais aussi ces arnaques L
Petite explication : le jour ou nous décidions de partir pour Aslanbob, nous devions retourner à Osh Bazar pour prendre un taxi. En cherchant le taxi ou bus, nous nous sommes interpelés par la police : « Passport Please ! »
Les hommes nous montrent leur carte, et on s’exécute. Francois se retrouve avec deux gars assez costaud, moi 3 à qui nous posent des questions : d‘ou vient-on?, ou part-on?, a-t-on des narcotiques sur nous?... Avons-nous de l’argent liquide? « oui ».
On nous demande de montrer notre cash : ERREUR !!!!
Comme des magiciens, ils ont réussi à nous dérober 230$US sans qu’on s’en aperçoive sur le coup. Pour tant, les yeux dans les yeux, on ne les lâchait....mais ils sont très forts!
Nous avons appris de cette histoire :
1- ne jamais laisser notre argent dans les mains d’autrui,
2- ne pas avoir autant de liquidité sur nous,
3- ne jamais faire confiance.....ils n’étaient de vrais policiers, leur carte était fausse, nous aurions dû demander d’aller au poste de police et non se faire « fouiller » dans la rue. On le saura maintenant !
Malgré ce événement fâcheux, nous resterons avec le souvenir d’une ville à voir et à aimer.

Côté trekking, nous avons été plus que servi : trois treks complètement différents et tout aussi intéressant les uns comme les autres.
Le premier exotique, dans les pâturages sous des yourtes. Et pour les mauvaises langues.....nos photos sont « vraies » (aucun trucage lol).
La 1er yourte fut en faite, les amis de notre guide qui nous a fait choisir entre l’itinéraire commun, ou bien d’aller chez ses amis (sans touristes). Nous avons choisi la seconde option et ce fut un privilège exceptionnel !!!! Nous avons eu droit à des anecdotes (traduit à moitié par Mirlan, notre guide), goûté au quotidien des gens des pâturages, la prière de fin de repas, et biensûr introduit au Kymys (lait de jument fermenté) qui a le même effet que l’alcool.
Les autres yourtes (plus touristique) étaient bien, la dernière en particulier avec sa vue sur le lac et les chevaux sauvages et les troupeaux de vaches et de moutons nous entourant.
Notre coup de coeur revient toutefois à la première yourte.

Le deuxième trek fut à Karakol ou nous sommes partis seuls avec une carte peu détaillée, et ou nous sommes restés coincés une journée sous la tente à cause du peu de visibilité et de la neige.
Nous avons passé plusieurs cols à plus de 3500m. Bonne préparation pour le Népal !
Ce qui fut frappant, ce fut le nombre de chevaux sauvages en liberté. Majestueux avec la rivière, les montagnes, les  sapins.....Nous nous serions cru dans un film western.
Enfin, le comble fut le retour : alors que nous n’arrivions pas à trouver le chemin menant au village de Altyn Arashan, nous décidions de faire demi-tour pour longer la rivière de Karakol et arriver au village du même nom.
C’était un chemin rocailleux, dont certains véhicules semblaient emprunter puisque nous y avions vu des traces de pneus. En rencontrant un Kyrghyz, il nous confirma que le village était à 3h de marche, et que nous pouvions rencontrer des « machina » (voiture). Après 3h de marche, toujours pas de village, ni de machina J.
Mais au miracle, un engin russe (que je ne pourrais appeler ni voiture ni camion), nous croisa et nous embarqua ! On fit 1h de route avec lui pour nous retrouver enfin dans la Guesthouse de Karakol. Le chauffeur (d‘origine russe comme sa machina) était d’une gentillesse incroyable et nous aurions tellement voulu savoir parler russe pour échanger un peu avec lui.

Enfin, troisième et dernière randonnée fut à Aslanbob. Un village qui se trouve à côté de la plus grande forêt de noix au monde (11 000 hectares de forêt). Ce fut un long trajet de 10h pour se rendre à la ville la plus proche de ce village : Jalal-abad.
Nous y sommes arrivés à 21h et nous savions que nous devions repartir le matin même. Alors nous avons trouvé un hôtel ex-soviétique dans notre guide. Et j’ai eu l’audace de demander une petit chambre sans luxe: ce que j’ai eu biensûr avec un grand sourire !!!! La madame est satisfaite ! pas chère, pas propre, sans eau (pour la douche), petite, des moisissures et avec une porte ouverte par un coup de pied de la concierge.
J’ai rien à dire : le « no lux soviet » ça existe bien ! - désolé pas de photos de cette histoire dont on rigole encore.
Aslanbob, petit village très conventionnel et religieux, est très authentique et charmant à nos yeux. On apprends que c’est la période du  ramassage des noix et nous décidons de partir faire un trekking dans la forêt et par la même occasion nous aiderons les locaux à collecter les noix.
Pour nous remercier, on repart avec près de 3kg de noix dans notre sac. Le dernier soir, un ami du guide nous recevait en préparant un souper extra, accompagné biensûr de pain, de crème et de yaourt fait sur place. On nous explique comment faire pousser un noyer. On rêve de faire pousser un arbre au Québec provenant des noix de Aslanbob. (pas sûr - mais pourquoi ne pas rêver !).
Le trek s’achève et nous devons retourner vers le nord - au Kazakhstan.
Alors nous partons à suivant quelques indications du CBT (Bureau d’éco-tourisme à Aslanbob).
On prend un 1er bus qui nous arrête au croisement d’un chemin. Ensuite expérience de stop: une Ladda s’arrête. On lui demande le nom du croisement (Otmek) que le CBT nous indiquât mais c’est beaucoup trop loin pour eux. Il nous arrête au prochain village. On redemande Otmek, et on nous répète : « trop loin ! allez au prochain village (kochkor Ata) ». La patience de François commence à s’émousser.
On prend un bus public et arrivé à Kochkor Ata: devinez quoi ..... « Otmek : trop loin, allez au prochain village - à Tortogul » dans un russe, anglais, signes, et mimes ! On tente de négocier un taxi. Finalement on est d’accord mais on partir que dans 4h (ouchhhh  ça compromet un peu nos plan car à Otmek on doit trouver d‘autres chauffeurs pour Talas). On accepte. Mais finalement une femme et son mari veulent nous prendre car ils vont dans cette direction, et on besoin d’argent. Le chauffeur deal, se fait une côte, on paye un peu plus cher mais 1h après on était partir ! Yeah. Enfin Otmek !!!
On débarque. Nos « hôtes » veulent une photo de nous et nous remercie plusieurs fois.

Nous voici au bord de la route pour faire du stop pour Talas. D’autres personnes attendent au bord de la route. On ne comprends pas trop. Ils nous disent d’attendre. Finalement une voiture arrive et s’arrête. Les personnes qui attendent les accueillent à bras ouvert. On comprends qu’ils se connaissent. Un homme du groupe vient vers nous, nous demande ou nous allons et négocie avec nous un prix  pour nous y amener.
Après la brève négociation et acceptation, nous sommes invités à boire du cognac, manger du pain, du poulet et du saucisson au bord de la route avec eux !!
Et voilà, c’est parti : direction TALAS!! Demain on sera au Kazakhstan.

Quelques photos de ces dernières aventures : Picassa (cliquer ici)

Lorsque nous traversons la frontière on sait qu’on ne reviendra plus (cette année) au Kyrghystan: petit pansement au coeur !
On regrettera la bonne humeur et le sourire inconditionnel des Kyrghys, le « no lux » soviétique, les adorables guesthouses, les yourtes et les plats traditionnels.
Le Kazakhstan lui est moderne, international, et surtout le traditionnel fait figure de passé et se trouve maintenant dans les musées.
Les villes sont en pleines constructions, les routes en pleines expansions, les prix pour les touristes sont exagérés mais le confort est de mise pour nous. Le Kazak ne peut offrir moins bien.
Nous y resterons 12 jours exactement..... On vous diras prochainement ce qu’on y a fait.